L’hypnose en cabinet est en partie réputée pour son efficacité dans la libération de l’arrêt du tabac, une compréhension pour une meilleure gestion du stress et des émotions d’une façon plus générale. Néanmoins, l’hypnose s’avère également utile pour d’autres problématiques telle que celle de la gestion du poids. En quoi peut-il être intéressant de voir un hypnothérapeute et faire de l’hypnose pour cette problématique ?

En voici une question bien épineuse que celle de parler du poids en hypnose. Pourquoi épineuse ? Pour plein de raisons !

C’est une question épineuse car la situation du poids repose sur énormément de données. Les choses qui peuvent causer un poids trop élevé sont nombreuses :

Raison médicale qui doit être constatée par un médecin, l’obésité étant considérée comme une maladie pouvant entrainer des problèmes de santé important (problème de thyroïde par exemple, traitement médical).

Raison diététique, votre alimentation est trop peu variée ou trop grasses, trop sucrée.

Raison sportive : vous êtes trop sédentaire dans votre travail, ne bougez pas assez pendant les moments où vous êtes hors du travail.

La dernière raison est psychologique. C’est là où j’interviens ! La notion psychologique dans la prise de poids n’est pas à prendre à la légère si je puis dire. La prise de poids étant un moyen que le cerveau a de vous faire comprendre que quelque chose ne va pas.

Avant de travailler sur la partie psychologique, il est important de commencer par un check-up médical auprès de votre médecin traitant ou bien auprès d’un hôpital. Si tout est clair à ce niveau, alors nous pouvons en discuter.

De mon expérience, beaucoup de choses peuvent causer un souci sur le poids :

Les comportements compulsifs – Se sont des comportements automatiques qui sont de l’ordre du « plus fort que soi » et dont on finit forcément par succomber à un moment ou à un autre. La question des TOC (troubles obsessionnels compulsifs) est une question très technique que je me permettrais d’expliquer plus longuement dans un autre article. Néanmoins ce comportement répond à un besoin d’équilibre exprimé par le cerveau. En effet, si votre cerveau sent un déséquilibre dans votre vie (émotionnel, un évènement difficile à digérer, des situations stressantes au travail, un passé houleux…) votre cerveau se crée lui-même sa soupape de décompression. Après tout, la nourriture est souvent vue dans notre éducation comme un système de récompense : « Si tu ne manges pas, tu ne sors pas de table » « tu as été sage, tu as le droit à un dessert » autant vous dire que le cerveau apprend ces mécanismes depuis le plus jeune âge et le reproduit automatiquement lorsqu’une situation s’y prête.

Ce comportement compulsif, c’est une tentative de votre cerveau pour tenter de garder hors de l’eau, un moyen de trouver du plaisir dans un environnement parfois hostile qui suscite des émotions négatives. Cela répond donc à des problématiques liées à la gestion du stress, des émotions, du grignotage. C’est une route assez longue mais très intéressante, elle ne nécessite pas toujours une motivation au beau fixe et de la patience et finalement… Tout se passe bien ! Souvent le cerveau déconstruit ça à la manière d’un oignon qui représenterait cette problématique du poids. Chaque couche représentant une situation venant encourager ce comportement, il est donc important de s’intéresser à chaque couche afin de faire le travail le plus complet possible. Il est difficile de donner un nombre de séances, en 2 séances parfois nous faisons l’essentiel.

La difficulté avec le TOC est que la personne ressent comme une sorte de déconnexion lorsque son envie de manger la prend, cela devient un automatisme comme si quelque chose s’éteignait dans le cerveau, comme si le libre arbitre était mis de côté pendant ces instants où le corps mange (je dis le corps car il y a presque un phénomène dissociatif entre le corps et l’esprit, le corps mange et vous, votre partie consciente ne peut être que spectatrice de ce phénomène). Le travail de l’hypnose va donc permettre de plonger dans ce phénomène dissociatif afin de mieux comprendre les éléments déclencheurs afin de pouvoir les combler d’une façon plus saine.

Il est également important de prendre en considération que le fait de manger est un générateur de dopamine, une hormone de plaisir créée par le cerveau donc quand on n’a pas le moral ou une déprime plus généralisée, le cerveau pense que ça peut être une bonne solution à mettre en place que de manger.. !

Deuxième cause possible, le phénomène de satiété. Parfois certaines personnes ont du mal à ressentir la sensation de l’estomac bien rempli, ce qui cause le fait qu’elles mangent avec peu de limite et donc dans des quantités très élevées. L’hypnose a l’avantage de pouvoir travailler en profondeur sur certains ressentis corporels ce qui est donc très intéressant dans le cas présent.

Autre possibilité à laquelle on ne pense pas forcément : l’éducation ! Parfois nos parents pouvaient être stricts quant au fait de terminer son assiette, de ne pas gâcher ! C’est tout naturellement que le cerveau poursuit une allégeance à cette valeur qu’est de ne pas sortir de table tant que la marmite n’est pas terminée ! Le problème c’est que parfois la marmite est loin d’être légère et donc le corps crée ce lien indéfectible.

Fort heureusement, l’hypnose permet de travailler sur les apprentissages, de désancrer des choses qui ont été apprises et qui ont été utiles plus tôt dans votre vie. Si la vie est aussi longue, c’est qu’elle permet d’apprendre et de désapprendre, les choses ne sont jamais véritablement ancrées d’une façon définitive, il faut juste la bonne méthode pour pouvoir le faire (et il n’y a pas que l’hypnose soit dit en passant, les Thérapies comportementales et cognitives sont très intéressantes pour rééduquer le cerveau).

Des exemples comme ça, il y en a encore des dizaines, des plus légers aux plus graves (compensations de chocs post traumatiques, bénéfice caché de ne pas être attirante quand on a subi des attouchements).. Parfois il s’agit juste d’une habitude mal contrôlée.

Parfois le problème n’est pas le poids, qui lui est juste un symptôme, parfois il s’agit de stress ou de soucis de sommeil, ces deux problématiques rendant la perte du poids plus difficile.

Si je peux vous donner quelques conseils avant que nous puissions travailler ensemble sur cette libération :

Ne vous mettez pas la pression, faites de votre mieux et à votre rythme. Les régimes trop contraignants sont parfois trop frustrants et trop compliqués. Prendre conscience de la mesure psychologique dans la perte de poids est important (et cela va aussi dans les mesures de diète intenses pour les sportifs de haut niveau).

Ne vous fixez pas un objectif inatteignable car sinon vous courez après un mirage. Ne vous fixez pas un chiffre précis, c’est souvent un bon moyen d’être déçu. Fixez-vous plutôt un ressenti « A quel moment j’apprécierai mon corps ? » un ressenti au niveau de vos vêtements est souvent aussi un bon moyen de savoir où vous en êtes. Donc évitez de vous peser tous les jours où tous les 2 jours. Tout vient à point à qui sait attendre, nous n’avons pas tous le même métabolisme et c’est très important de le prendre en compte.

Soyez suivis en parallèle par un nutritionniste ou un coach sportif. Se réapproprier son corps ne passe pas que par le psychologique, mais aussi par des éléments physiques et diététiques voire médicaux dans certains cas. On ne badine pas avec votre santé et je n’ai pas la prétention d’absolument tout connaitre. Ce qui fonctionne chez quelqu’un ne fonctionne pas forcément chez tout le monde. Vous méritez une aide sur mesure.

Libérez-vous de la culpabilité lorsque vous craquez. Sinon vous perdez sur tous les tableaux. A la fois celui du poids mais également sur le psychologique. Quitte à craquer, profitez du goût, mangez lentement et appréciez chaque moment. La culpabilité ne fait que très rarement, si ce n’est jamais, avancer les choses.

Posez vous les deux questions suivantes :

. Pour qui je veux faire ça ? Pour moi ou bien pour mon entourage ou pour la société ? Parfois la question sur laquelle nous travaillons n’est pas le poids mais plutôt le regard que l’on porte sur son propre corps, cette capacité à être trop dur avec soi et où plus on recherche la perfection et plus on est intransigeant et donc plus c’est dur et ça parait inatteignable.

. A la place de ce poids, qu’est-ce que je voudrais ? Quelles émotions, quels ressentis, quels comportements ? Souvenez-vous, tout est une question d’équilibre. Si on demande au cerveau de retirer un savoir faire alors il est plus sage de mettre quelque chose pour le remplacer, un prêté pour un rendu.

Voici (une partie) de ma méthode, tout étant une question de cas par cas. Ce qui est important de retenir, c’est qu’avec l’hypnose, on repère le comportement problématique et qu’au lieu de le rejeter, on le comprend et on voit ce qu’on peut faire pour l’apaiser et le désancrer.

En espérant que cet article vous a aidé à prendre une décision, en attendant, je me tiens à votre disposition !

A bientôt

A.D

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