Comment se passe l’arrêt du tabac avec l’hypnose ?
S’il y a bien une problématique qui a permis de démocratiser l’hypnose dans la conscience
commune, c’est bien celle de l’arrêt du tabac ou plutôt la libération du tabac
Aujourd’hui, il existe beaucoup de disciplines et de méthodes qui proposent de vous
accompagner afin de vous libérer de la cigarette, acuponcture, sophrologie, traitement
médical. En hypnose comment cela se passe ?
Je vais ici vous parler du tabac, des effets qu’il a sur votre cerveau mais aussi le reste de
votre corps, de quelle façon il s’insère dans vos habitudes de vies et vos émotions. Je vais
également vous parler de quelle façon se construisent mes séances, combien en faut-il ? Faut-
il être super motivé pour y arriver ? Seront également abordées les peurs telles que la prise
de poids ou être tout le temps en à fleur de peau.
Chaque praticien a sa méthode qui est un mélange de ce qu’il a pu apprendre au cours de sa
formation ainsi que de ses observations au cours de sa carrière.
Me concernant, comment se déroule un processus pour arrêter de fumer grâce à l’hypnose ?
Je vais commencer avec une réponse de normand qui est de dire : ça dépend des gens.
Certes cela ne nous aide pas trop à avancer dans un premier temps mais pourtant elle aide à
comprendre quelque chose, même si cette problématique est commune à beaucoup de
gens, il serait une erreur de penser que tout le monde a commencé à fumer et continue de
fumer pour les mêmes raisons.
Par ce fait, l’accompagnement pour se libérer de la cigarette est donc susceptible de différer
d’une personne à une autre, chaque problématique et chaque personne étant dans un sens
unique. Il est donc important de conscientiser le fait que chaque séance est adaptée à votre
histoire et à vos besoins.
Se pose forcément à un moment la question de la motivation. Faut-il être super motivé pour
faire une séance d’hypnose pour se libérer de la cigarette ? Je pose régulièrement la
question « et si vous pouviez noter sur 10 votre motivation, à combien serait-elle pour
arrêter de fumer ? ». En moyenne, la réponse tourne autour de 6-7/10. Avoir de la
motivation c’est important, sans que cela soit non plus critique si elle est en dessous de la
moyenne. Pourquoi ? Pour une raison très simple, déjà je ne suis pas là pour vous forcer à
faire quelque chose que vous n’avez pas envie de faire, je suis dans votre camp, donc si vous
n’avez pas vraiment envie, je ne suis pas là pour être votre bourreau, bien au contraire !
Si votre motivation quant à l’arrêt du tabac est entre 0 et 3 alors peut-être qu’il n’est pas
encore temps de se lancer. Il n’y a pas forcément de moments meilleurs que d’autres, mais il
y sans aucun doute des moments moins pires que d’autres pour se lancer. Si vous êtes en
train de vivre une situation émotionnelle très complexe d’un point de vue personnel et / ou
professionnel, alors il est sans doute préférable d’attendre un peu.
En effet, dans ce genre de moment, la cigarette joue un peu le rôle de béquille et presque de
bouffée d’oxygène (ce qui est un comble, on est d’accord !).
Si la motivation peut se noter entre 4 et 6 c’est soit qu’il y a des peurs qui viennent
s’engouffrer dans cet avis ou bien que tout simplement, certaines cigarettes sont quand
mêmes très agréables ! C’est ok ! Pas de panique, il est normal d’avoir encore des attaches
avec la cigarette et d’en trouver certaines plutôt chouettes à fumer. Le fait que la motivation
soit basse est sans doute provoquée par le fait que ça fasse peur d’arrêter quelque chose
qu’on aime bien, le fait que vous soyez dans cet esprit montre que vous n’êtes pas dans le
déni à vous dire « je peux arrêter quand je veux », phrase classique d’une personne qui n’est
pas encore prête à arrêter car n’est pas encore consciente des attaches crées pour la
cigarette. Être conscient des difficultés c’est mieux connaitre son adversaire et donc éviter
certains pièges !
La motivation entre 7 et 9 se joue souvent pour les personnes qui ont déjà tentées d’arrêter,
reviennent avec des expériences solides dans ce domaine et qui ressente un besoin d’avoir
un petit coup de pouce supplémentaire pour y arriver
La motivation à 10 sont souvent reliés à des obligations médicales ou bien un déclic très
important.
Souvent les gens me disent que dans l’idéal, ils veulent être dégouté de la cigarette. Cela me
fait penser à une rupture amoureuse qui n’est de notre fait, on ressent encore des
sentiments forts et on voudrait que ça se transforme en haine, histoire de moins souffrir.
Je pense (et cela n’est que mon avis) qu’un extrême comme l’autre n’est pas bénéfique,
ainsi, ce que l’on appelle la « thérapie aversive » (car on crée une aversion d’une
consommation) peut sur le papier sembler une bonne idée mais moins dans les faits. Cette
pratique fait que l’odeur, le fait de mettre une cigarette à la bouche vous répugne. Imaginer
si vous êtes à un restaurant, une soirée entre amis et que vous sentez la cigarette ?
Le but n’est pas de mener une vie cloitrée chez soi afin d’éviter de sentir cette odeur.
Le but est surtout d’être dans un élan de liberté – la liberté est le maitre mot de ce travail. Le
but étant d’ailleurs non pas de supprimer la cigarette de votre vie et donc de perdre de
quelque chose, mais plutôt que vous soyez gagnant sur toute la ligne. Gagnant d’un point de
vue monétaire, gagnant d’un point de vue santé, gagnant de faire ou de ne pas faire (alors
que quand on fume… on doit faire) donc gagnant en termes de liberté, et bien évidemment
gagnant d’un point de vue fierté ! Je vous laisse imaginer quelle fierté vous pourriez ressentir
en sachant que votre envie et votre motivation a pesé dans la balance au moment de
commencer ce processus et que grâce à ça, vous pouvez désormais parler de la cigarette au
passé…
Passons désormais à l’aspect pratique en séance :
Vous n’avez pas besoin d’une préparation particulière avant la séance, souvent les gens ont
envie de fumer à l’extérieur du cabinet quelques minutes avant la séance, je n’y vois aucun
inconvénient.
La première séance va donc débuter par une conversation, plus ou moins longue, qui va
consister à comprendre comment vous avez commencé à fumer et ce qui fait
qu’aujourd’hui, vous êtes toujours fumeur (ou fumeuse).
En comprenant votre besoin et en déterminant votre objectif (arrêter de fumer
graduellement ou subitement, arrêter totalement ou bien juste diminuer pour garder
quelques cigarettes), je vais ainsi pouvoir composer la séance qui vous correspond le plus.
Quelle que soit la séance, le processus dans les grandes lignes se composent sur le même
« plan ».
Tout d’abord lors de la première séance :
1- Comprendre votre objectif
2- Comprendre vos motivations et vos craintes (prendre du poids, le moral dans tous
ses états)
3- Déterminer ce qui peut vous empêcher de l’atteindre
4- Faire ressortir ce qui va vous aider à l’atteindre
5- Si nécessaire, vous expliquer ce qu’est l’hypnose, comment ça fonctionne et ce que
l’on va faire pendant la séance.
6- Créer un début de changement
Entre le temps de conversation, d’explication et la phase d’hypnose, la première séance dure
entre 1h et 1h30.
Ensuite, on se laisse 2 à 3 semaines sans séance, en contrepartie, je continue de vous suivre
en vous appelant une fois par semaine.
Cet appel sert à prendre de vos nouvelles depuis la séance d’hypnose, savoir comment vous
vous sentez, si vous éprouvez des difficultés et dans ce cas vous apporter mon aide et mon
expertise via des outils pour vous faciliter la vie.
La seconde séance va se construire par :
- Un état des lieux suite à la dernière séance
- Une phase d’hypnose pour poursuivre le travail
- Ensuite cela va dépendre de l’avancement. On a plusieurs possibilités :
- Vous êtes libéré(e) de l’emprise de la cigarette : on peut faire une séance de clôture,
ancrer le changement d’une façon définitive, c’est-à-dire que l’envie de fumer ne
revienne plus et ce quel que soit le contexte, positif (moment entre amis), neutre
(ennui) ou négatif (stress, mauvaise nouvelle…) - Il reste encore quelques cigarettes dans votre quotidien : on poursuit le progrès
insufflé en première séance en travaillant d’une façon précise sur les cigarettes
restantes, analyser pourquoi elles sont toujours présentes et qu’est-ce qui vous a
poussé à les consommer.
Régulièrement, d’après mon expérience, la cigarette est reliée à deux choses, l’habitude
(votre corps étant réglée comme une horloge suisse concernant la cigarette, l’envie de
fumer à des moments précis de la journée, peu de temps après le réveil, pendant les pauses
au travail, après manger, quand vous rentrez à la maison…) mais elle crée également un lien
fort et parfois complexe à détecter avec l’émotion, un peu comme une sorte d’amie (un peu
toxique on va dire) qui vous accompagne dans les bons comme dans les mauvais moments
de votre vie sans jamais vous décevoir.
Il arrive donc régulièrement que l’on ait besoin de travailler sur ces deux aspects pour
pouvoir prétendre à un travail complet sur la cigarette avant de pouvoir ancrer le
changement. C’est donc pour cela que majoritairement, l’arrêt du tabac va se dérouler en
environ 2 ou 3 séances.
Est-ce qu’il arrive qu’une séance suffise ? C’est régulièrement le cas, seulement, il arrive
qu’après une séance, une personne reprenne quelques mois plus tard à cause d’une
émotion trop forte. La séance de clôture est proposée sans être obligatoire.
Concernant les craintes vis-à-vis du poids, je les comprends. La cigarette est aujourd’hui
(malheureusement) l’un des meilleurs brûle graisse et coupe faim qui existe sur le marché, le
fait de fumer plusieurs fois par jours et ce pendant des années habitue les intestins et
l’estomac à un rythme particulier. En étant dans un processus d’arrêt du tabac et donc de
stopper ce qui crée ce rythme particulier, d’un point de vue strictement logique, du fait de
l’arrêt de la consommation de ce coupe faim et brûleur de graisse, il est normal de prendre
un peu de poids si vos habitudes alimentaires restent les mêmes, le phénomène de satiété
mettant plus de temps à être ressenti.
En faisant un tout petit peu attention pendant quelques jours à votre consommation
alimentaire, la prise de poids est souvent minime voire inexistante. De plus, avec l’hypnose
nous pouvons faire le travail nécessaire afin de réguler du mieux possible la sensation de
faim afin d’éviter de trop se précipiter sur la nourriture.
Concernant cette fois la crainte d’être de mauvaise humeur pendant le processus d’arrêt du
tabac, il est aussi parfaitement normal. Il faut bien comprendre que malgré sa libre
circulation et le fait qu’elle soit légale, il n’empêche que la cigarette reste une drogue, elle
crée une dépendance forte.
Dans tout processus de sevrage, si le cerveau ne reçoit pas sa dose habituelle de nicotine, il
va mettre en place un processus de défiance. En créant une irritabilité émotionnelle (et donc
un état modifié de conscience) et donc un signal qu’il est en manque, le cerveau vous signale
que quelque chose ne se passe pas comme d’habitude. L’un des avantages de travailler avec
l’hypnose permet de remplacer dans vos mécanismes inconscients la cigarette par un autre
type de comportement qui entre plus en adéquation avec votre volonté.
Quoi qu’il arrive, je suis là pour prendre le temps de discuter avec vous, prendre en
considération vos demandes, vos questions, votre façon de fonctionner et vos peurs… Grâce
à cela, établir la stratégie la plus cohérente afin que vous puissiez vivre au mieux cette
libération du tabac.
Je suis ouvert aux questions alors… n’hésitez pas ! 🙂
Antonin Delaporte